750 grammes
Tous nos blogs cuisine Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 15:25

Oublier le marché !

Forget the market !

¡ Perdido, el mercado !

 

C’est promis, je ne le ferai plus. Aller au marché à Paris en cette saison, c’est terrible. Déprimant. Ça ne ressemble plus au marché que j’aime, ça ne ressemble plus à rien.

Plus de maraîchers, plus de poissonniers, plus de bouchers. Pour résumer, plus de commerce de bouche.

Mais alors, me direz-vous, que reste-t-il (de nos amours) ?

Eh bien, je vais vous le dire, ce qui reste !

 

Ce qui reste, ce sont les fringues, les nippes, les frusques. Du paréo indonésien au maillot de bain hawaïen, en passant par les tee-shirts, débardeurs, dos nus, sans oublier les foulards, les chapeaux, les casquettes, tous les accessoires de l’été y sont. Dans le même registre, on trouve aussi les lunettes de soleil dans leur étui ouvert.

Et puis les espadrilles, les ballerines, les tennis de plage, et les nu-pieds de toutes sortes, sandalettes, tongs, spartiates, tropéziennes et consorts.

 

Après, des choses plus mystérieuses : des statues africaines, des oreillers en plume, des boutis provençaux (que diantre font-ils à Paris, ces boutis ? Pourquoi pas des cigales en plâtre et résine de synthèse, tant qu’on y est ?).  

 

Et des étals carrément énigmatiques : le stand du savon d’Alep, celui des huiles nécessaires du Docteur Johnson, avec en « Guest Star », remède miracle pour le drainage lymphatique, l’onguent à l’huile de joubarbe !ã… Il ne manque plus que les bougies en cire à mettre dans l’oreille, et ce sera une annexe du Salon Marjolaine !

Mais ce n’est pas ça le pire. Le pire, ce sont les bidulites « made in China » qui font « ouin-ouin » et « pioupiou », ces jouets idiots aux bruits criards, insupportables sur ce marché qui n’en est plus un.

Non, je ne le ferai plus. J’attendrai septembre.

 

Septembre. « Le mois le plus tendre », chantait Nougaro. Septembre et les figues, les raisins, mes fruits préférés…

Bel été, à Paris (sans marché), ou ailleurs avec marché… Ailleurs, là où les vrais marchés (sans tours Eiffel clignotantes ni petites voitures en plastique moches) regorgent de fruits et de légumes, de produits frais et de saison. Bel été !

 

 

ã Attention, c’est de l’humour. N’essayez pas de trouver l’huile de joubarbe du Docteur Johnson, c’est une pure invention !

 

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 15:12

Ça a l’air efficace, le Temesta.

Au début du film, Tina, vingt ans à peine (campée par une charmante Sophie Aubry), en vide une boîte. Elle en réchappe. Heureusement ! C’est elle l’héroïne du film. Le problème, c’est qu’elle ne semble pas être la seule à en avoir pris. Les autres acteurs, le réalisateur, le caméraman lui-même sont pris de léthargie… Yeux fixes, visages inexpressifs, voix monocordes, dialogues soporifiques, caméra lente, si lente… A l'instar de l'équipe du film, le spectateur se trouve à son tour sous Temesta.

 

Comme souvent chez Olivier Assayas, il ne se passe rien. On entend des portes qui couinent et le parquet qui craque, ou l’inverse. Quelques respirations, quand même, pour montrer que quelque chose vit. Et encore ! Ça bouge un peu, mollement, mais rien ne palpite, rien ne frémit.

Sauf quand Bernard Giraudeau apparaît à l’écran. Là, bien sûr, on frémit. A condition d’être une femme, ou un homme qui aime les hommes. Mais autrement, non.

 

Le synopsis annonçait un « Bernard Giraudeau inquiétant ». Même pas. Il interprète un personnage vaguement ambigu, avec ses beaux yeux expressifs (les seuls !) derrière ses longs cils, il est juste troublant.

 

Même la mort, quand elle frappe, semble prise de léthargie. On apprend le décès de la mère de Tina, alors que cette dernière a quitté l’appartement deux jours auparavant, pour aller rencontrer un père qu’elle n’a jamais vu qu’en photo.

La nouvelle ne semble pas du tout l’affecter. Mollement, sans émotion, Tina se rend dans l’appartement. Enfin, ce qu’il en reste. Il a brûlé. On ne sait pas si c’est la mère (un tantinet névrosée) qui l’a fait flamber ou si elle s’est endormie cigarette au bec, en foutant le feu au plumard et à tout l’appartement par-dessus le marché.

Eh oui, les femmes dorment dans ce film.

Et quand elles ne dorment pas, elles sont allongées. Lise (jouée par Judith Godrèche), la demi-sœur de Tina, fait sa gym sur un tapis de sol, Tina s’allonge pour embrasser Constantin (un prénom qui ne va pas du tout à Bernard Giraudeau !), la femme trompée de Constantin s’allonge sous la table…

 

Le spectateur n’a qu’une envie : s’allonger. De préférence avec Bernard Giraudeau, en ce qui me concerne. Hélas, il est mort.  

(Je me rappelle l’avoir vu peu de temps avant sa mort. Je travaillais à cette époque-là dans une boutique à Saint-Germain-des-Prés. Ce jour-là, je changeais les objets de la vitrine. Il marchait dans la rue, s’est approché de la boutique. Il tenait un sandwich à deux mains et s’apprêtait à mordre dedans à pleines dents. Nos regards se sont croisés. Ce jour-là, j’ai rêvé d’être un sandwich.

Depuis, je ne l’avais pas revu, ni en vrai ni en film. Et je crois que je préfère garder ce souvenir de lui.)

Le film d’Assayas a beau s’intituler « Une nouvelle vie », franchement, on ne sait pas si elle va un jour commencer. Ou bien, comme dans la chanson de Brassens, « D’accord, mais de mort len-ente. D’accord, mais de mort len-en-en-en-te ».

 

Je crois que je vais aller m’allonger un peu…

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 14:46

C’est amusant d’aller voir un film hongkongais. Ça commence par la file d’attente et les deux messieurs devant moi :

« Une place pour Changdong, s’il vous plaît. »

« Bonjour. Chunging, s’il vous plaît. »

 

Allez, c’est mon tour. Je m’applique :

« Une place pour Chungking Express, s’il vous plaît. »

Eh oui, tout le monde ne parle pas le cantonais !...

 

Sur la porte des toilettes, WC est inscrit en capitales rouges évoquant les idéogrammes chinois, comme des bambous entrecroisés.

Dans la salle, parmi les spectateurs, la moitié est asiatique.

 

A l’écran, le dépaysement se confirme : Hong Kong la nuit. Le quartier cosmopolite et grouillant de Lan Kwai Fong. Le film démarre sur une étrange course-poursuite filmée de façon hachée, où des silhouettes impossibles à identifier laissent derrière eux des traînées de couleur comme les phares des voitures photographiées la nuit.

Dans une atmosphère chaude et moite, Wong Kar Wai filme les amours contrariées de deux policiers.

 

Le premier traque des boîtes d’ananas dans les rayons des supermarchés ouverts la nuit. L’autre, amateur de « Chef Salad », parle à sa savonnette.

Tous deux ont du mal avec les femmes qu’ils croisent, trafiquante de drogue (sublime Brigitte Lin Ching-hsia en imper-perruque blond platine-lunettes noires), hôtesse de l’air ou serveuse de fast-food.

 

 

A Hong Kong, de jour comme de nuit, les personnages semblent écrasés par la moiteur, la chaleur, toute cette agitation un peu vaine. Heureusement, il reste les avions, une carte d’embarquement mouillée, et au bout, le rêve californien au son de la chanson des Mamas & Papas, California Dreamin’

 

 

 

Chungking Express - Wong Kar Wai 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 17:36



Le « job dating », c’est un peu comme le « speed dating ». Mieux vaut ne pas en attendre grand-chose, sinon, on risque d’être déçu.

Il y avait beaucoup de monde au « job-dating » du jeudi 7 juin, organisé de 10h à 13h à l’UGC de Bercy à Paris. Enfin, organisé, c’est beaucoup dire. Disons plutôt qu’il avait lieu dans le salon d’accueil du cinéma UGC de Bercy.

Derrière les bornes d’achat de places de cinéma et les vitrines à pop-corn, l’endroit est assez convivial. Petites tables, fauteuils cuir et chaises droites disposés autour d’un bar central circulaire, où café, jus d’orange et eau pétillante étaient proposés à volonté aux candidats et entreprises.

Le problème du café à volonté, c’est qu’on risque d’être passablement énervé à la fin des entretiens. Surtout si, comme la plupart des candidats, on a passé plus de temps à attendre dans une file d’attente qu’à passer des entretiens.

 

Même si on était arrivé avant 10h, impossible d’échapper à l’attente interminable dans une file qui grossissait chaque minute. A 10h30, il était déjà très difficile d’identifier les entreprises présentes, en dépit des petits panonceaux placés sur chaque table.

Oui, ça me paraissait utile de vouloir identifier les entreprises présentes. C’est d’ailleurs pour ça que j’avais envoyé un mail quinze jours auparavant, au moment de mon inscription par internet à cet événement. Mais aucune réponse. Et c’est toujours pour identifier les entreprises présentes que j’avais téléphoné chez ââââ la veille du « job-dating ». ââââ, agence de placement qui travaille avec Pôle Emploi (comme quoi, c’est possible de travailler avec Pôle Emploi). Et accessoirement « organisatrice » du « Job dating ».

Mais ââââ, la veille de l’événement, était incapable de me dire si ma présence au « job dating » était pertinente, ou si les entreprises présentes et les postes proposés étaient en adéquation avec mon profil. Au téléphone, j’ai juste eu droit à une longue litanie d’entreprises : Accelite, Armand Thiery, Arteum, Axa, Bureau Veritas…. 

 « Vous voulez que je vous les donne toutes ? » me demande une voix bécasse.

« Eh bien, avant qu’on y passe l’alphabet tout entier, je voudrais surtout connaître les postes proposés pour savoir si ma présence à cet événement est pertinente ou non. Je pensais d’ailleurs que c’était pour ça que vous demandiez les CV et les postes recherchés par les candidats quand ils s’inscrivent pour l’événement. »

« Ah oui, mais là on a pas eu le temps de le faire ».

 Quand j’entends ça, je suis partagée entre l’envie de raccrocher immédiatement ou bien de proposer ma candidature chez ââââ pour le poste de « coordinatrice événementielle RH », pour lequel je serais peut-être plus efficace que la bécasse payée 2500€ net à proférer des âneries du genre « Ah oui, mais là on a pas eu le temps de le faire »…

Donc, même sans absorption massive de café à volonté, la situation présentait dès le départ quelques facteurs potentiellement générateurs d’énervement…

Il y avait trop de monde à ce « job-dating », et ça n’était pas du tout organisé comme on a voulu nous le faire croire… En bref, ça ressemblait davantage à une opération de communication pour entreprises voulant faire parler d’elles dans Courrier Cadres ou Rebondir qu’à de véritables rencontres avec des employeurs ayant de réels postes à pourvoir…

 

Le « job dating », c’est un peu comme le « speed dating ». Mieux vaut ne pas en attendre grand-chose.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 11:30

Aujourd’hui l’Apec me propose une nouvelle offre :

REDACTEUR SINISTRE H/F

Référence Apec :

36391285W-5203-5795

Référence société :

RS54

Date de publication :

 14/06/2012

Société :

(confidentiel)

Type de contrat :

CDI

Lieu :

Seine-saint-Denis

Salaire :

Rémunération attractive

Expérience :

Débutant
 
   
     

 

  • Entreprise :
Courtier en assurance spécialisé dans la gestion de flottes automobiles
  • Poste et missions :
Vos missions seront les suivantes :

– gestion des sinistres de l’instruction au règlement, à l’amiable et en contentieux,
– vérification des garanties souscrites et analyse des responsabilités,
– appréciation de l’ensemble des préjudices,
– prise des décisions techniques et juridiques sur la recevabilité des sinistres et sur les recours,
– évaluation du cout des dossiers et négociation de l’indemnisation.

  • Profil :

De formation bac + 2 en assurance, vous justifiez de plus de 2 ans d’expériences dans la gestion de sinistres automobiles au sein d’une société d’assurance ou d’un cabinet de courtage.
Autonome et rigoureux, vous avez le sens de la négociation et de la relation client ainsi qu’un bon esprit d’analyse. Vous maîtrisez parfaitement les outils informatiques.

 

Je ne veux pas être rédactrice sinistre.

 

Vous imaginez, quand quelqu’un me demandera : « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? »

Vous me voyez répondre : « Rédactrice sinistre » ?

 

Non, c’est impensable. En dépit de la rémunération attractive proposée par cette offre particulièrement bien rédigée, avec des « s » où il n’en faut pas et absents là où il en faudrait, je ne me sens pas en phase avec cet emploi.

 

Parfois, quand je rencontre ce genre de situation absurde, je me sens un peu comme Jacques Tati dans « Mon oncle » passant son entretien d’embauche chez Plastac :

« Eh bien Monsieur, on vous écrira. Pour l’instant, nous n’avons pas besoin d’acrobate. »

 

Peut-être que je devrais mettre « acrobate » dans les mots-clefs que je sélectionne pour les offres d’emploi sur le site de l’Apec…

 

Il m’arrive sans doute d’être une rédactrice quelquefois morose, peut-être même pathétique….

Mais je ne pourrai jamais être rédactrice sinistre.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 15:07

Les photographies de Dominique Issermann sont hypnotiques.
La plastique de Laetitia Casta, envoûtante.
La pénombre et le recueillement de la salle d’exposition, monastiques.

 

Dans les thermes de Vals, œuvre de l’architecte Peter Zumthor, deux nudités cohabitent : celle de la pierre, épurée, horizontale, immuable, et celle de la femme, mouvante, insaisissable, troublante.
Quelquefois, entre ces deux nudités, l’eau coule, enveloppe, éclabousse.

 

Dominique Issermann laisse glisser Laetitia Casta entre ombre et lumière. Aucune des positions de son modèle en mouvement ne lui échappe : elle est debout, assise, allongée, accroupie, recroquevillée, faisant le poirier… De face, de profil, de trois-quarts, de dos dans un escalier, ou nageant, plongeant, elle y demeure furtive, évanescente.

 

On aperçoit son bras tendu, et l’ombre de sa main gracile vient se poser sur un mur. On contemple son visage parfait aux paupières closes, tandis que l’eau ruisselle sur ses cheveux.

Souvent, l’ombre de son corps ne fait qu’effleurer certains clichés.

 
Mais le photographe veille. Il épie, il scrute son modèle : sa main, son sein, ses fesses, ses cheveux, son visage, le grain de sa peau… Il aime tout d’elle et veut nous la faire aimer.

Sur une image, elle est la Dormeuse de Paul Valéry. Sur d’autres, naïade aux cheveux épars, flottant entre deux eaux, entre deux mondes, elle semble l’Ophélie de John Everett Millais, sans sa robe…

 

 

A certains moments, on la voit minuscule, comme écrasée par l’immensité sombre des parois lisses qui l’entourent. Mais des deux nudités présentes, c’est peut-être celle de la femme qui l’emporte : sur une des plus belles photos de l’exposition, son corps nu en gros plan, omniprésent, vient opposer ses rondeurs chaudes à la verticalité froide et minérale du lieu, dans sa nudité palpable, charnelle, triomphante…
Le visiteur peut quitter la salle, hypnotisé, envoûté, apaisé.

 

 

Partager cet article
Repost0
14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 14:56

Aller au marché. Traquer les légumes nouveaux. Remplir son panier. Rentrer à la maison,  mission accomplie. Vider son joli panier. Contempler la récolte en souriant.

Et là, se livrer avec une joie ineffable aux activités qui rappellent son enfance : écosser les petits pois. Equeuter les haricots.

 

Ecosser les petits pois.

Ma grand-mère nous « mettait à contribution », ma sœur et moi, mais ce n’était pas vraiment une joie ineffable, c’était plutôt une corvée, qui servait juste à l’aider à préparer le repas.

A cinq et huit ans, il est beaucoup plus excitant de courir les prés, nourrir les lapins ou attraper les sauterelles que d’écosser les petits pois …

 

Et pourtant… Je me rappelle que ma grand-mère cuisinait les petits pois de son jardin dans une grande cocotte-minute (SEB), avec des lardons (qui venaient de chez son boucher, le vrai boucher de campagne qui tuait le cochon, qui faisait lui-même son pâté, sa saucissonnaille au boyau et tout le toutim), des pommes de terre, des petits oignons, et pour couvrir le tout, deux belles feuilles de salade, le tout provenant bien sûr de son potager.

 

Aujourd’hui, le simple fait de retrouver tous ces gestes : appuyer sur le milieu de la gousse pour l’ouvrir, de préférence sur la partie la plus bombée, caresser le fond de la gousse avec le pouce, faire rouler les petits pois sous ses doigts, et puis écouter enfin le petit bruit qu’ils font en tombant dans un récipient… et cette couleur incomparable, ce vert clair presque lumineux…Tout cela a un pouvoir magique : je suis assise dans la cuisine de ma grand-mère. J’entends chuchoter la cocotte…

 

Equeuter les haricots.

Je me revois encore, enfant, émerveillée par la dextérité avec laquelle ma grand-mère accomplissait cette tâche. La pile de haricots à gauche, le récipient à droite,  et ses mains, dans un va-et-vient parfait, ininterrompu, alors que moi, je n’arrivais pas à casser les queues d’une façon aussi nette et j’avais des bouts de haricots sous les ongles.

 

Aujourd’hui, j’essaie toujours de faire aussi bien qu’elle, mais il m’arrive encore d’avoir le dessous des ongles un peu verts…

 

C’est peut-être à cela qu’on reconnaît qu’on a eu une enfance heureuse : quand, à l’âge adulte, on retrouve des petits gestes que l’on faisait enfant, ces petits gestes qui sont de vrais morceaux de bonheur.

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 20:08

Récemment, avec les membres de mon club journalistes, j’ai participé à une réunion sur le portage salarial. Cette réunion nous présentait les possibilités de facturer nos prestations (par le biais de cette société de portage) en nous dirigeant vers le métier de consultant.

Ce jour-là, j’ai appris deux nouveaux mots. Et ça, j’aime bien !


Le premier, c’est ludo-pédagogue. Bon, on comprend que c’est un pédagogue (un formateur, quoi !) qui utilise le jeu comme outil de travail. Mais qui ne s’appelle pas obligatoirement Ludovic ou Ludovica.

Le deuxième mot c’est synergologie. Là, il faut avoir fait du grec pour comprendre. J’en ai trouvé une définition, heureusement écrite en français : La synergologie est une discipline du champ de la communication basée sur les communications non verbales. C’est une méthode de lecture spécialisée dans le décryptage des mouvements corporels inconscients. Le terme « synergologie » a été construit avec les racines grecques « syn », « ergon » et « logos », pour traduire l’idée d’un « être ensemble, être actif en situation de discours ».


OK, j’ai compris : si on veut proposer ses compétences en tant que consultant, il faut se trouver un nom savant.

Bon, j’ai un gros handicap : je n’ai pas fait de grec ! Mais après tout, je ne suis pas plus bête qu’une autre, moi aussi je peux inventer des mots (et puis c’est un exercice amusant !).

J’ai donc trouvé quelques noms de consultants, mais j’hésite. Aidez-moi à choisir parmi tous ces spécialistes !

  •  Osramologue : spécialiste des idées lumineuses n’excédant pas 60W. Certifié HQE
  •  Consultant en caldaguothérapie : pour assurer la cohésion des équipes autour des machines à café et des bouilloires, ce consultant utilise la théorie des vertus de l’eau chaude, inventée par le professeur Warmwasser.
  •  Anémomètrologue/girouettologue : à l’aide de son matériel, ce consultant mesure (en nœuds) les quantités d’air inutilement brassées dans les entreprises et propose des solutions pour y remédier.
  •  Hélio-pédagogue : pédagogue utilisant la lumière comme moyen de transmission du savoir. Egalement certifié HQE, ce consultant basse consommation peut travailler en symbiose avec l’osramologue.
  •  Cyclotronologue : dans les entreprises présentant des cas de lourdeurs administratives et d’inertie fonctionnelle, le cyclotronologue (en partenariat avec le Cern) intervient et fait tout accélérer : rendement, efficacité, rentabilité !

Si vous aussi avez des idées pour trouver des noms de consultant, n’hésitez pas à compléter la liste. Soyez créatifs, lâchez-vous !

Plus sérieusement, en attendant de rejoindre l’entreprise de mes rêves, je réfléchis vraiment à cette activité de consultant (en un seul mot). Je pourrais être syntaxologue ou lexicologue mais ça fait peur. Poser une plaque en bas de mon immeuble, je le sens pas vraiment, et puis ma concierge va me dénoncer au syndic.

Non, je vais proposer mes compétences en langue française pour les entreprises qui pensent que parler et écrire correctement améliore leur image de marque.

Mais je ne sais pas si ce type d’entreprise existe encore…

 

 

Partager cet article
Repost0
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 18:57

C’est décidé, j’y vais : l’expo Sempé à l’Hôtel de Ville. C’est gratuit, ça ouvre à 10h, mon intention est d'y être à l'ouverture. C'est d'ailleurs ce que j'avais prévu de faire ce matin, et au moment où je m'apprêtais à partir, le téléphone sony. On me convoquait pour un entretien aujourd'hui même à midi.

 

A l’heure dite, je me suis retrouvée sur la moquette feutrée de locaux somptueux sur l’avenue des Champs-Elysées, en face du dirigeant de la Shark Vip Sarl, de presque quinze ans mon cadet, sans nul doute heureux héritier d'une fortune pétrolifère issue d'une péninsule dont je tairai le nom.

« Salut, moi c’est Ahmed, tu vas bien ? » fut son entrée en matière, histoire de me mettre à l’aise.

 

Un écran extra plat de 200 pouces (au bas mot !) occupait à peine un tiers de son bureau à plateau vitrifié, probablement façonné par les ateliers Lalique. (Saint-Gobain, c’est trop plouc !)

Ahmed me prévient qu’il ne me gardera pas longtemps, que cet entretien va juste nous permettre de faire connaissance, et qu’il me soumettra par la suite un petit test auquel je devrai répondre par mail sous huit jours.

 

Du coup, malgré la décontraction initialement procurée par son entrée en matière, je me sens tout à coup méfiante.

J’essaie tout de même de ne pas trop me crisper et réponds en souriant à l’incontournable : « Racontez-moi votre parcours ».

Je raconte en étant la plus brève et concise possible, en axant ma présentation sur mon aspect polyglotte et polyvalent. Il faut dire que je suis candidate à un poste d’assistante de direction trilingue pour une agence de voyages VIP dont le cœur de cible est essentiellement constitué d’arabes pleins aux as. Pardon, d’heureux héritiers de fortunes pétrolifères, etc., etc.

 

Après cette brève narration destinée à mettre en avant mes compétences linguistiques, Ahmed me demande : « Et dans l’édition, qu’est-ce que vous avez fait ? Parlez-moi de l’édition. »

J’explique alors que j’ai travaillé essentiellement à la fabrication de livres et de brochures, que je sais comment on fabrique un livre, depuis le manuscrit jusqu’à l’impression. J’explique aussi que j’ai beaucoup rédigé, les quatrièmes de couvertures, les biographies au dos des livres, les éditos, et que j’ai assuré également tout l’aspect relecture et corrections, étant dotée d’une orthographe et d’une grammaire irréprochables.

 

« Non, parce que vous ne le savez pas, mais je suis aussi à la tête d’une maison d’édition. »

« …… ? »

« Pas ici, en Egypte. Parce que, voyez-vous, Shark VIP c’est le volet agence de tourisme, mais j’ai plusieurs activités, dont une maison d’édition qui fait des livres d’apprentissage de l’arabe pour les écoles et aussi des ouvrages de littérature. Arabe, également. »

« …… »

« C’est pour ça, quand j’ai vu sur votre CV que vous aviez travaillé dans l’édition, ça m’a donné une idée. »

«……Ah……Eh bien, je ne m’attendais pas du tout à ça. Et……Est-ce que vous me proposez un poste pour vos activités d’édition ? »

« Eh bien, oui, peut-être….ça dépend. »

 

Je reprends subitement mes esprits, et la parole en même temps :

« Ça dépend du test que vous voulez me faire faire, c’est ça ? »

« Tout à fait. En fait, là-bas, en Egypte, les livres d’apprentissage de l’arabe sont financés et distribués par le gouvernement. Nous les fabriquons et ils sont juste distribués dans les écoles, pas vendus. Mais je pourrais, pourquoi pas, les vendre en France. Après tout, il y a 12 millions d’arabes en France, et peut-être qu’il y en a qui voudraient apprendre l’arabe. Ma question est : comment fait-on pour vendre et distribuer en France des méthodes d’arabe pour tous ? »

« C’est ça, le test ? »

« Oui, en quelque sorte. »

« Mais moi, je n’ai aucune connaissance des réseaux de distribution de ce type d’ouvrages en France. Je connais un peu les réseaux de Hachette ou Clé International avec leur système de délégués pédagogiques affectés à des pays voire des continents pour la distribution des méthodes de FLE, puisque j’étais utilisatrice de ces ouvrages, mais c’est tout. Je ne connais pas du tout ce secteur. »


« Je vous demande juste de réfléchir à un moyen de réseau de distribution, sans passer par le groupe Hachette, qui me permettrait de vendre nos livres en France. Je vais vous donner l’adresse mail de ma collaboratrice en Egypte, qui est en charge des éditions là-bas. Dites-lui que nous nous sommes vus aujourd’hui pour le poste d’assistante trilingue mais que je vous ai proposé de travailler dans l’édition ici en France. Posez-lui toutes les questions que vous voulez, réfléchissez et tenez-moi au courant d’ici une semaine. »

 

Voyant ma tête un peu incrédule, il ajoute :

« Non, ce n’est pas payé, je sais que ce que je vous demande, c'est gratuit, mais…. »

Ça va, j’ai compris : c’est vraiment ça, le test. Fait chier !

« Et……pour le poste d’assistante trilingue ? Parce que, c’est vrai que l’édition m’intéresse, mais pour l’instant il n’y a pas réellement de poste à pourvoir, je me trompe ? Et moi, j’ai répondu à cette annonce parce qu’elle m’intéresse, vous me comprenez ? »

Le shark me dévoile ses sept rangées de dents étincelantes et me dit en riant :

« Ha ha ha !!! Ne vous inquiétez pas ! Si nous nous entendons, et je suis SÛR que nous allons nous entendre, vous pourrez TOUT faire avec moi ! »

« Peut-être pas tout, non…. » Réponds-je, glaciale.

Il rougit et se reprend très vite.

« Bien sûr, professionnellement parlant, et uniquement ce qui sera dans vos attributions. »

 

Je ne sais même plus ce qu’on s’est dit en partant.

L’entretien a duré à peine un quart d’heure. Je suis ressortie de là assez sceptique, il faut bien le dire, partagée entre l’envie de le croire et le sentiment d’avoir passé un entretien avec les Dents de la Mer à l’heure du déjeuner.

En tous cas, j’ai une certitude : je ne vais pas me casser le cul à réfléchir des plombes à sa foutue question de distributions de livres !

 

 

 

 

Paris, le 24 janvier 2012

 

 

« Au soleil ou sous la pluie,

à midi ou à minuit, il y a tout c’que vous voulez aux Champs-Elysées… »

 

 

Partager cet article
Repost0
5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 12:18

Préparation : 20 min
Cuisson : 40 min

Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 4 poires
- 1 citron
- 1 rouleau de pâte feuilletée
- 50 g de beurre
- 100 g de poudre d'amandes
- 1 oeuf + 1 jaune
- 1 cuillère à soupe de rhum
- 2 cuillères à soupe de lait

Préparation :

Epluchez et évidez les poires.
Citronnez-les.

Travaillez le beurre avec la poudre d'amandes, l'œuf entier et le rhum.
Garnissez les poires de ce mélange.

Déposez chaque poire sur un carré de pâte feuilletée, remontez les bords pour envelopper les poires.

Délayez le jaune d'œuf avec le lait et un peu de sucre.
Badigeonnez-en les douillons et faites-les cuire 20 min au four à 200°C (thermostat 6-7).

Baissez le four à 150°C (thermostat 5) et poursuivez la cuisson 20 min environ.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Sur le bout de la langue
  • : Le blog savoureux...avec des morceaux dedans !
  • Contact

Profil

  • Madeleine
  • Tombée dans deux marmites : celle de la langue française, et celle de confiture de ma grand-mère.
Des diplômes de Lettres et de Bernard Pivot, un insigne de la confrérie des taste-nouilles...Me voici aujourd’hui rédactrice-confiturière !
  • Tombée dans deux marmites : celle de la langue française, et celle de confiture de ma grand-mère. Des diplômes de Lettres et de Bernard Pivot, un insigne de la confrérie des taste-nouilles...Me voici aujourd’hui rédactrice-confiturière !

Recherche