750 grammes
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31 janvier 2018 3 31 /01 /janvier /2018 16:46

Il fait gris, ou il pleut. Ou les deux. C’est le moment ou jamais de laisser entrer un peu de soleil dans la cuisine.

 

Mais avant de laisser entrer, il faut d’abord sortir, muni(e) d’un panier, d’un cabas ou d’un sac à dos (oui, le chargement risque d’être un peu lourd), pour aller au marché et faire le plein d’agrumes : oranges Navel, oranges maltaises – qui, comme leur nom ne l’indique pas, viennent de Tunisie –, clémentines et pamplemousses.

 

Cette provision diaprée, par son camaïeu tangerine, abricot et saumon, prélude à elle seule l’opération qui va, en quelques heures, mettre en fuite les frimas.

Quelques heures, oui, heures remplies d’amour et de constance pour un travail fastidieux, pour une lente, patiente découpe en petits quartiers, sans la membrane, de ces fruits tant attendus… Car la maltaise, dernière arrivée sur les étals hivernaux, s’est fait attendre.

 

Double patience, donc. Lorsque la marmite est pleine (et la coupe aussi !) de ces petits bouts de fruits jaune d’or-orangé, il est temps d’y adjoindre la quantité de sucre nécessaire. Et d’ajouter quelques zestes prélevés sur les oranges certifiées bio.

 

Vient enfin l’instant de la patience récompensée, celui où le labeur va porter ses fruits. Ça commence par un bruit : de tout petits « plop » qui palpitent dans la marmite, suivis de ce parfum d’enfance qui s’en échappe, embaumant l’appartement entier.

 

C’est le moment de mettre son nez au-dessus de la marmite, en prenant son temps. Le mélange présente une belle couleur dorée, lumineuse et réconfortante comme un feu de cheminée après la neige, il est doux et sucré, avec juste ce qu’il faut d’amertume. Moment de douceur, qu’il faut savourer, comme la marmelade qui sera bientôt mise en pots, via l’entonnoir à confiture, accessoire indispensable à ce type de cuisine.

 

Cette confiture, je l’ai appelée « Douceur d’hiver ». Chaque année, je me dis que je n’en fais pas assez. D’abord parce qu’elle ravit un certain nombre de gourmands et gourmandes, et aussi parce que j’aime manger en été les confitures préparées en hiver (mais qui sait s’il restera encore de ce nanan au prochain solstice ?).

 

Une certitude toutefois : pour la Chandeleur, qui arrive à grands pas, il en restera ! Ah, le plaisir ineffable d’étaler sur une crêpe tiède ce mélange ambré, gorgé de soleil, un peu trop liquide (mais c’est son seul défaut) !

 

Cette « douceur d’hiver » possède aussi un pouvoir magique : grâce à elle, le soleil est entré dans la cuisine et il m’a laissé capturer quelques-uns de ses rayons dans des pots de confiture.

 

Tiens, il ne pleut plus !

 

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 11:24

J’aimerai toujours le temps des cerises… mais il est bien court, le temps des cerises… comme le chantaient (mieux que moi) Yves Montand ou Colette Renard.

Aussi est-il temps de mettre de côté mon intégrisme bigarresque (à noyaux) pour tolérer un autre fruit en clafoutis : l’abricot. De toute façon, la saison touche à sa fin et aucun de ceux que j’ai mangés cette année n’ayant trouvé grâce à mes yeux (hors ceux goûtés début juillet en Cantabrie, d’un jaune très pâle et d’une saveur douce et délicate), pourquoi ne pas les occire en clafoutis ?

Clafoutis aux abricots, certes un pis-aller, mais ce n’est pas une raison pour les maltraiter. Trouvons-leur quelques commensaux dignes de les accompagner dans l’au-delà. Suivons donc le conseil alcoolisé de Pierre Dac (ou de Francis Blanche), « Je préfère le vin d’ici que l’eau de là », et souvenons-nous qu’une petite liqueur est toujours un bon acolyte. L’amaretto belle couleur mordorée, délicat bouquet parfumé – remplacera dignement le kirsch qui parfume habituellement les cerises du clafoutis.

Puis, pour rester dans la saveur douce-amère, l’appareil sera non de farine mais de poudre d’amandes, additionné de deux cuillères à soupe de maïzena, le tout atteignant le poids de 60 g.

Y incorporer trois œufs entiers, 50 g de sucre, une cuillère à café de levure et une pincée de sel.

Ajouter progressivement 12 cl de lait et délayer jusqu’à l’obtention d’une texture proche de la pâte à crêpes (vous vous rappelez, ça fait claf-claf…).

Pour les abricots, eh bien, le premier principe est le même que pour les cerises (comme pour toutes les préparations à base de fruits, sauf pour la confiture de tomates vertes) : choisissez-les mûrs.

Retirez les noyaux (c’est plus facile à faire que pour les prunes ou les cerises !), coupez-les en quartiers pas trop gros et tapissez-en le fond du moule à manqué beurré et fariné (ou maïzené pour les sans-gluten).

Versez l’appareil, auquel vous aurez ajouté un bon bouchon d’amaretto, sur les abricots et faites glisser le moule à manqué dans le four préchauffé à 200 °C.

Le temps de cuisson est peut-être un peu plus long que dans ma précédente recette (50 minutes à une heure), le temps pour le clafoutis de brunir légèrement (beaucoup moins « caramel foncé » que celui aux cerises).

Vous me pardonnerez sans doute cette légère imprécision du temps de cuisson, mais comme disait ma grand-mère : « Quand le gâteau a le bon aspect, c’est que la cuisson est finie ! » (mon aïeule, contemporaine de Colette Renard – on y revient –, elle aussi friande d’abricots et de cerises, une de ses chansons en parle d’ailleurs de façon très… comment dire ?... suggestive ? Je vous laisse trouver vous-même le bon qualificatif…).

Hélas, même punition que pour le clafoutis aux cerises, on ne mange pas tout de suite celui aux abricots. C’est meilleur froid, je le répète ! Prenez votre mal en patience. Versez-vous un verre d’amaretto, allez vous coucher ensuite, faites une sieste, faites un shampoing Ultra doux parce que ça sent bon l’abricot… Que sais-je ?

Revenez quand il est refroidi, mais ne le mangez pas trop rapidement. Un bon clafoutis, c’est si vite fini !

 

Le temps des cerises – Yves Montand (ou un autre interprète, Noir Désir par exemple)

Les nuits d’une demoiselle – Colette Renard

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 09:43

Clafoutis, c’est un mot magique, formé de trois syllabes magiques.

Cla-fou-tis. Ça sonne comme clapotis, comme un tout petit bruit aquatique qui fait « claf ». Un clafoutis, pour qu’il soit magique, doit être aux cerises, évidemment. Mais attention, pas n’importe quelles cerises !

Oubliez les griottes, un peu trop acides, plutôt destinées aux cerises à l’eau de vie. Jetez votre dévolu, dans la gamme des bigarreaux par exemple, sur la burlat, la summit, la folfer (ma nouvelle amie, découverte récemment sur l'étal du marché !), ou, plus difficile à dénicher, la Napoléon, ou encore la Xapata, rareté d'Itxassou, village de la cerise au Pays Basque.

 

Choisissez-les mûres, bien charnues, bien dodues… Au cours de la cuisson au four, elles vont « éclater » et leur jus délicieux se répandra doucement dans la pâte à gâteau, qui en rosira de plaisir.

 

Ne vous embêtez pas à les dénoyauter. Certains puristes livrent une guerre sans merci aux « amateurs » qui osent dénoyauter les cerises pour les clafoutis. D’après eux, garder les noyaux confère aux cerises un « petit goût en plus ».

Personnellement, je crois surtout que ces puristes veulent, comme moi, s’éviter une corvée pour le moins fastidieuse (et puis tout le monde n’a pas un dénoyauteur sous la main) ! Donc, pour votre clafoutis, laissez les noyaux des cerises.

Et laissez opérer la magie. Le clapotis du clafoutis, c’est le bruit que fait l’appareil sous le fouet après l’ajout de lait. Il ressemble alors à une pâte à crêpes. Sans grumeaux. Après le lait, c’est le moment de verser la petite dose de kirsch, que les cerises aiment tant. Lorsque tout ce petit monde est bien mélangé, quand ça fait « claf claf » dans le saladier, c’est le moment de répandre l’appareil sur les cerises.

Allongées au fond du moule à manqué beurré et fariné, elles n’attendent que ça.

 

Allez, puisque vous êtes gentil(le)s, je vous livre ma recette de :

Clafoutis aux cerises (avec noyaux !)

Préchauffez le four à 200°C. Dans votre moule à manqué (préalablement beurré et fariné, rappelez-vous !), placez 400 à 500g de cerises lavées et équeutées. Il faut que le fond du moule soit entièrement tapissé. Dans un saladier, versez 60g de farine (ou de maïzena pour les « sans gluten »), ajoutez 3 œufs entiers, 50g de sucre et une pincée de sel. Mélangez bien.

Ouvrez grand vos oreilles : c’est maintenant qu’on entend « claf claf », quand vous aurez ajouté petit à petit 12cl de lait dans la préparation. Allez-y doucement, savourez ce moment…

N’oubliez pas le kirsch, et versez tout dans le moule, sur les cerises qui n’attendent que ça, je vous dis ! Enfournez 30 à 40 minutes, et baissez le thermostat à 150° dès que votre clafoutis – qui aura un peu « gonflé » à la cuisson – présente sur le dessus une belle couleur caramel foncé.

Laissez refroidir (c’est bien meilleur froid, comme le far breton), ça vous laisse le temps de contempler votre clafoutis avec satisfaction et gourmandise. Bande de petit(e)s veinard(e)s…régalez-vous !

 

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 18:26

Je les attendais avec impatience. Elles sont enfin arrivées.
Il y a deux semaines déjà, je demandai, presque fébrile, à mon maraîcher, s’il en avait.
« Pas encore, à partir de la semaine prochaine. »
Déception, frustration, heureusement vite oubliées.

Vendredi dernier, aller au marché fut une joie non dissimulée. De retour chez moi, vider mon panier en fut une autre, plus vive encore.
Pourtant, la tâche laborieuse qui m’attendait aurait eu de quoi altérer cette joie. Presque deux bonnes heures d’un travail long, pénible…Pour enfin remplir ma marmite de deux kilos de fruits et de la quantité de sucre nécessaire. Tout ça pour quoi ?

Oh, pour bien peu de choses : pour le bonheur que procurent ces tout petits « plop » qui palpitent dans la marmite, pour le parfum d’enfance qui s’en échappe, embaumant l’appartement entier, pour la joie stupide que j’éprouve à utiliser un entonnoir à confiture, pour la satisfaction de mettre en pots MA marmelade et pour la fierté benoîte que j’éprouve à coller mes étiquettes.

Mais ce n’est pas seulement ça. C’est aussi le plaisir ineffable d’étaler sur une crêpe toute chaude la confiture préparée avec soin, avec amour, avec patience, avec ces fruits tant attendus…
Chaque année, je me dis que je n’en fais pas assez, de cette confiture. D’abord parce qu’elle ravit un certain nombre de gourmands et gourmandes, et aussi parce que j’aime manger en été les confitures préparées en hiver.
Cette confiture-ci, je l’ai appelée « douceur d’hiver ».
Elle a une belle couleur ambrée, elle est lumineuse et réconfortante comme un feu de cheminée après la neige, elle est douce et sucrée, avec juste ce qu’il faut d’amertume.
Cette « douceur d’hiver » a aussi un pouvoir magique : elle chasse les frimas.

Avec elle, le soleil est entré dans la cuisine et il m’a laissé capturer quelques-uns de ses rayons dans des pots de confiture.

Je les attendais avec impatience. Elles sont enfin arrivées.
Gorgées du soleil de la Méditerranée, les maltaises, qui, comme leur nom ne l’indique pas, viennent de Tunisie. Elles ont rejoint dans ma marmite d’autres oranges, des clémentines et un secret de fabrication…

Hier, c’était la Chandeleur. Mais rien ne vous empêche de prolonger ce plaisir.
A la farine blanche ou au sarrasin, avec confiture « maison » ou pas, faites sauter les crêpes !

 

 

 

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 19:02

Bourdaloue avec un « e », comme Eugène.

Comme Eugène Sue (« S » comme Suzanne, « u » comme Ursule et « e » comme Eugène… Sue me regarde, la statue est toujours à la même place…)

Avec un « e » à la fin, Bourdaloue, s’il vous plaît. Et non avec un « x », pas plus que « chou farci » s’il reste au singulier, alors que je le vois systématiquement écrit de la sorte chez tous les traiteurs et charcutiers dont je frôle les devantures.

 

Mais cessons ces digressions orthographiques et venons-en au fait.

Bourdaloue, un nom tout doux (avec un x, même au singulier). Vocable rond en bouche, ronronnant, évocation subtile d’une onctuosité douce-amère, du savoureux mariage de l’amande et de la poire.

 

Bourdaloue est aux poires ce que Tatin est aux pommes : un nom de famille passé à la postérité gastronomique (au même titre que Béchamel – Béchameil, pour être plus exact – avec sa sauce, ou Rossini avec son tournedos).

Dans le premier cas, le nom est bien celui du créateur (en l’occurrence des créatrices, les sœurs Tatin) de la tarte ; dans le deuxième cas, c’est seulement le nom de la rue où se trouvait la pâtisserie et non celui du génial – mais hélas oublié – inventeur de ce dessert merveilleux, pour lequel il vous faut :

-          une pâte brisée (préparée la veille ou quelques heures avant)

-          4 poires à pocher dans un litre d’eau avec 350 g de sucre et une gousse de vanille

-          100 g de beurre pommade, 100 g d’amandes en poudre, 90 g de sucre et deux œufs frais

-          un bouchon de rhum

 

Des poires à pocher, oui, mais quelles poires ? Les Conférence ou les Guyot, entières et dans leur plus simple appareil (sans la peau), se prêtent volontiers au plongeon dans une casserole d’eau bouillante sucrée, et parfumée d’une gousse de vanille fendue dans la longueur.

Après dix minutes de bain bouillonnant, les poires peuvent être repêchées (par une écumoire ou une grande cuillère) et se reposer à température ambiante.

 

Pendant leur repos, préparons la crème d’amandes : dans un grand saladier, mélanger énergiquement le beurre pommade avec le sucre et la poudre d’amandes.

Casser les deux œufs, bien amalgamer. La crème doit avoir une texture souple, légèrement granuleuse, de couleur beurre frais (plus ou moins jaune selon la provenance et la fraîcheur des œufs).

Touche finale : le bouchon de rhum.

 

La crème d’amandes est fin prête à être étalée dans un plat à tarte, sur la pâte brisée qu’on aura au préalable foncée et sauvagement lardée de coups de fourchette. Disposer la crème sur le fond de tarte et l’aplatir avec le dos d’une cuillère à soupe.

Le four va bientôt entrer en action, il est temps de l’allumer à 200°C…

 

Les poires étant refroidies, il faut les couper en deux puis, à l’aide d’un petit couteau, creuser tout doucement pour ôter le cœur de pépins sans abîmer le fruit.

 

Poser harmonieusement les demi-poires face bombée vers le haut, pointe dirigée vers le centre du moule, en laissant la crème remonter de part et d’autre des fruits. Vous pouvez, si cela vous chante, inciser les demi-poires en lamelles (dans le sens de la largeur), comme chez le boulanger-pâtissier de la rue Bourdaloue, par exemple. Ou les laisser telles quelles, ce sera joli aussi.

Vérifier une dernière fois que les poires sont bien disposées dans le moule avant de glisser le tout au four à 180°C, pendant 30 à 35 minutes.

 

À la sortie du four, la tarte Bourdaloue n’a plus le même aspect que lorsqu’elle y est entrée. Les poires sont de couleur crème, l’appareil doré, et l’ensemble se dessine, dans le rond parfait au rebord dentelé, comme une belle étoile chaude, tendre et parfumée.

 

Là, tout n’est que crème et doré,

Chaud, tendre et parfumé.

  

Bourdaloue avec un « e », comme Eugène.

Comme Eugène Sue (« S » comme Suzanne, « u » comme Ursule et « e » comme Eugène… Sue me regarde, la statue est toujours à la même place…)

 

Avec un « e » à la fin, Bourdaloue, s’il vous plaît. Et non avec un « x », pas plus que « chou farci » s’il reste au singulier, alors que je le vois systématiquement écrit de la sorte chez tous les traiteurs et charcutiers dont je frôle les devantures.

 

Mais cessons ces digressions orthographiques et venons-en au fait.

Bourdaloue, un nom tout doux (avec un x, même au singulier). Vocable rond en bouche, ronronnant, évocation subtile d’une onctuosité douce-amère, du savoureux mariage de l’amande et de la poire.

 

Bourdaloue est aux poires ce que Tatin est aux pommes : un nom de famille passé à la postérité gastronomique (au même titre que Béchamel – Béchameil, pour être plus exact – avec sa sauce, ou Rossini avec son tournedos).

 

Dans le premier cas, le nom est bien celui du créateur (en l’occurrence des créatrices, les sœurs Tatin) de la tarte ; dans le deuxième cas, c’est seulement le nom de la rue où se trouvait la pâtisserie et non celui du génial – mais hélas oublié – inventeur de ce dessert merveilleux, pour lequel il vous faut :

-          une pâte brisée (préparée la veille ou quelques heures avant)

-          4 poires à pocher dans un litre d’eau avec 350 g de sucre et une gousse de vanille

-          100 g de beurre pommade, 100 g d’amandes en poudre, 90 g de sucre et deux œufs frais

-          un bouchon de rhum

 

Des poires à pocher, oui, mais quelles poires ? Les Conférence ou les Guyot, entières et dans leur plus simple appareil (sans la peau), se prêtent volontiers au plongeon dans une casserole d’eau bouillante sucrée, et parfumée d’une gousse de vanille fendue dans la longueur.

Après dix minutes de bain bouillonnant, les poires peuvent être repêchées (par une écumoire ou une grande cuillère) et se reposer à température ambiante.

 

Pendant leur repos, préparons la crème d’amandes : dans un grand saladier, mélanger énergiquement le beurre pommade avec le sucre et la poudre d’amandes.

Casser les deux œufs, bien amalgamer. La crème doit avoir une texture souple, légèrement granuleuse, de couleur beurre frais (plus ou moins jaune selon la provenance et la fraîcheur des œufs).

Touche finale : le bouchon de rhum.

 

La crème d’amandes est fin prête à être étalée dans un plat à tarte, sur la pâte brisée qu’on aura au préalable foncée et sauvagement lardée de coups de fourchette. Disposer la crème sur le fond de tarte et l’aplatir avec le dos d’une cuillère à soupe.

 

Le four va bientôt entrer en action, il est temps de l’allumer à 200°C…

 

Les poires étant refroidies, il faut les couper en deux puis, à l’aide d’un petit couteau, creuser tout doucement pour ôter le cœur de pépins sans abîmer le fruit.

 

Poser harmonieusement les demi-poires face bombée vers le haut, pointe dirigée vers le centre du moule, en laissant la crème remonter de part et d’autre des fruits. Vous pouvez, si cela vous chante inciser les demi-poires en lamelles (dans le sens de la largeur), comme chez le boulanger-pâtissier de la rue Bourdaloue, par exemple. Ou les laisser telles quelles, ce sera joli aussi.

 

Vérifier une dernière fois que les poires sont bien disposées dans le moule avant de glisser le tout au four à 180°C, pendant 30 à 35 minutes.

À la sortie du four, la tarte Bourdaloue n’a plus le même aspect que lorsqu’elle y est entrée. Les poires sont de couleur crème, l’appareil doré, et l’ensemble se dessine, dans le rond parfait au rebord dentelé, comme une belle étoile chaude, tendre et parfumée.

 

Là, tout n’est que crème et doré,

Chaud, tendre et parfumé.

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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 20:07

Il faut bien le reconnaître, le cassis est beaucoup plus fastidieux que la groseille. À cueillir, s'entend.

Et puis, la groseille est tellement plus jolie, en petites billes pulpeuses, brillantes et vermeilles, serrées autour d'une gracile branche vert tilleul. Elle se cueille en grappes, et de temps en temps, il est permis d’oublier de la mettre dans le panier pour la porter à sa bouche, grappes entières. Les petits fruits rouges éclatent ensemble sous la langue, et leur tendre acidité emplit le palais tout entier.

Le cassis, c'est une autre affaire. Petites baies noires à nuances bleu nuit, les cassis ne sont pas en rangs serrés autour d’une jolie tige comme la groseille, ils se dispersent le long des branches, se tapissent sous de larges feuilles, un peu sournoisement, comme s’ils jouaient à cache-cache, et un peu avec nos nerfs aussi.

Il faut cueillir les grains un à un, s’armer de patience, les traquer, soulever les feuilles, puis, quand on les a débusqués, ne pas trembler, sinon ils s’échappent des mains, glissent entre les branches, roulent au sol.

S’ils se laissent attraper, et à condition de demeurer patient et constant, on peut espérer faire, en deux bonnes heures de temps, une belle récolte. Quelle récompense et quelle fierté de contempler cet amas de billes noir bleuté, qu’on aura pris soin de poser sur un fond de sacs en papier, histoire de ne pas tacher de noir le fond du panier !

Bien sûr, dans ce panier, une cueillette de groseilles est beaucoup plus jolie à regarder, beaucoup plus photogénique. Mais c’est en cuisine que notre petit grain aile de corbeau délivre toute sa magie colorée, exprime son essence juteuse et parfumée.

Là où la groseille est déjà un rubis à l’état brut, le cassis se révèle être une sorte de pierre philosophale du chaudron à confiture, petite bille de plomb se transmutant en améthyste profond, en topaze raisin foncé par le truchement de diverses opérations quasi alchimiques.

Pourtant, la cuisine est loin de ressembler à un antre d’alchimiste. Point de cornue ni de creuset, de pots d’onguent ou de liniments, pas de poudre de perlinpinpin ou de bave de crapaud…

En guise d’athanor, une marmite bien profonde où faire éclater les baies en les chauffant, après y avoir ajouté un verre d’eau. Dix minutes suffisent pour les faire « crever ». L’œuvre au noir, en quelque sorte. Le feu éteint, il faut à présent verser petit à petit les grains éclatés dans une autre marmite ou casserole via le tamis du presse-purée. C’est le moment de mouliner, dans un sens puis dans l’autre.

Sous la grille du presse-purée, on ne voit pas ce qui se passe. On a juste le son, le bruit mou d’une bouillie qui s’écrase et celui, plus mat, du jus qui s’écoule dans la marmite en dessous. Une opération mystérieuse s’opère, de purification, de transmutation.

Le fond de la grille du presse-purée se tapisse d’une peu ragoûtante masse noirâtre écrabouillée mais qui va exprimer – sous l’action de « la tourniqueeeeette… » – un jus pourpre foncé, lisse et brillant. C’est l’œuvre au rouge.

Une fois tous les grains pressés, il faut ajouter au jus l’équivalent de son poids en sucre. Retour de la marmite sous la flamme. Jus et sucre, bien mélangés, doivent à présent cuire à feu plus vif. La vigilance est de mise : un nuage d’écume se forme dans la marmite, et l’on n’y voit goutte sous la mousse… or le jus épaissit rapidement.

Pour vérifier qu’il a la bonne consistance, il suffit d’en verser une cuillerée dans une petite assiette ; s’il glisse lentement et se fige dans l’assiette, la gelée, parvenue à sa sublimation, est prête à être mise en pots. Du grand œuvre. Nostradamus, qui touchait sa bille en confitures autant qu’en alchimie, n’aurait pas mieux fait !

« Il y en a quelques-uns qui, pour leur donner de la couleur, y mettent du santal rouge ou des braises avec de l’eau de rose. Je vous assure qu’il ne faut ni santal ni braises, car la gelée sera rouge d’elle-même comme un rubis oriental. (…) Elle sera d’une excellence et d’une beauté surpassant toutes les gelées qui pourraient se faire au monde ».

 

Bibliographie : Le sortilège de Maltrochu (Yohan et Pirlouit) – Peyo

Traité des confitures – Nostradamus

Musique : La complainte du progrès (« la tourniquette...») – Boris Vian

Couleur : www.pourpre.com

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 18:17
C’est l’hiver. Il fait froid. Mangeons du canard.
En rillettes, d’abord. De chez Rouch, de préférence, mais tout autre provenance artisanale de même acabit fera aussi bien l’affaire. Sur la boîte, ou sur le bocal, les ingrédients sont précisés : viande de canard, graisse, sel, poivre. « Quand il n’y a que ça d’écrit sur la boîte, c’est ce que je préfère », m’avoue un ami, amateur lui aussi de bonne chère et de produits bien transformés. Sur le bocal de rillettes de canard qu’il m’a offert à Noël, l’étiquette indique : « numéro de tuerie de volaille : 91.130.01 ».
Correspondant au numéro d’entrée des bêtes dans l’abattoir, voilà au moins un emploi approprié du mot « tuerie ». Au lieu de l’exaspérante resucée « Ton cake, c’est une tuerie ! » qui a tendance à m’échauffer les oreilles.
Mangeons du canard, encore : Et pourquoi pas un canard au sang, comme à la Tour d’Argent, dont il est une recette emblématique ? Cuisiné avec amour par Hervé le Letty, qui officia plusieurs années aux fourneaux de cet illustre établissement.
Sous l’œil et la fourchette acérés de Pierre Bonte (journaliste chantre des terroirs) et de Pierre Ducroux (ancien chef du Fouquet’s), Hervé le Letty proposait, le vendredi 12 décembre dernier, pour les heureux adhérents de l’association des Bibliothèques gourmandes, ce « plat de tradition créé par Frédéric Delair au XIXème siècle » pour le restaurant du quai de la Tournelle.
Le canard au sang, appelé aussi « canard à la presse »(rien à voir avec le Canard enchaîné) est né tout près de Rouen. Sur le site internet de l’Ordre des canardiers (www.canardiers.asso.fr) – dont l’insigne ferait pâlir d’envie les plus férus héraldistes –, nous est contée par le menu l’histoire du caneton rouennais, fruit des amours migratoires entre canes normandes et canards sauvages (qui étaient minces, qui étaient beaux, qui sentaient bon le sable chaud…).
Ce caneton a pour principale caractéristique de n’être point trop gros, « de taille moyenne, [avec] une forte poitrine, de petites cuisses et un sang abondant ». Sang qui, une fois extrait grâce à la presse (de préférence en métal argenté, pour éviter l’oxydation du sang) servira à lier la sauce, dont la base alléchante rassemble quelques ingrédients savoureux : porto, jus de citron, cœur et foie du canard et, selon le gré du chef, une garniture aromatique, des épices, une réduction d’échalotes au vin rouge s’il opte pour le « fonds rouennais »…
Un flambage au cognac, de savants mélanges et de délicates réductions, jusqu’à obtenir une sauce dont l’épaisseur et la couleur évoquent davantage le chocolat que le sang.
Respectant la recette, Hervé le Letty sert le canard au sang en deux assiettes : la première contient les aiguillettes nappées de sauce, la deuxième assiette présente les abattis (pattes et ailerons) panés et moutardés. La graisse de feu notre ami palmipède a servi à cuire, tout en les imprégnant de sa saveur, de fines tranches de pommes de terre fondantes, luisantes et grasses à souhait, servies aux côtés des aiguillettes et des abattis. Ah, la brave bête !
Pourquoi manger du canard quand vient l’hiver ?
Pour songer à ces volatiles qui, échappant à nos assiettes, ont migré vers des climats plus cléments. Pour faire un peu de gras pour lutter contre les frimas.
Et… pourquoi pas, pour se venger du « froid de canard ? ».
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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 12:00

Elles s’appellent Gustine, Asia, Sonata, Ciflorette. Leurs noms sont écrits sur des panneaux carrés, fichés dans la terre au début de chaque rangée. Les plants s’étalent à perte de vue, jusqu’en lisière de la forêt qu’on aperçoit au loin. A nos pieds, les massifs se déploient sur des buttes d’une vingtaine de centimètres à peine au-dessus du sol. Pas le choix : il va falloir s’accroupir pour notre récolte.

 

Une année, nous avions choisi des Elvira, qui étaient délicieuses. Mais cette année, point d’Elvira. En arpentant les allées de la cueillette, aucun panneau ne la signalait. Nous avons donc opté pour la Darselect, la préférant à la Gustine, se révélant à la dégustation un peu acide, moins savoureuse.

La Darselect est plus longue, plus conique que la Gustine ou que les autres variétés que l’on voit habituellement, Mara des bois ou Gariguette, qui étalent leurs rondeurs parfaites et leurs rougeurs pigmentées sur les étals des marchés, dans les barquettes des maraîchers.

Plus discrète, la Darselect peut paraître moins tentante de prime abord.

 

Mais au goût ! Sucrée à point, croquante sous la dent et onctueuse au palais, c’est elle a qui a remporté tous les suffrages.

Elle a tenu le haut du panier.

Le bas aussi, à vrai dire. Le panier tout entier. Huit kilos au total. Sans compter toutes celles que nous avons mangées sur place. Croquées, savourées, englouties. Histoire de contrôler la qualité. De vérifier qu’elles étaient toutes aussi bonnes. De recracher parfois les trop mûres. Ou d’écarter celles qui ne l’étaient pas assez.

 

Pour la confiture, tout le monde le sait, les fruits mûrs sont de rigueur. Gorgés de soleil et de sucre, lorsque leurs saveurs ont atteint leur apogée gustative, c’est à ce moment qu’il faut les cueillir. « Ainsi leur mise en confiture permet de les préserver et de leur donner une savoureuse douceur ». Dixit Michel de Nostredame, alias Nostradamus, dans son Traité des confitures, datant – approximativement – de 1555.

 

La terre est basse, c’est bien connu. Accroupi près du sol, on observe beaucoup de choses. Entre les massifs, de nombreux « cadavres » jonchent les travées, mini-hérissons rouges écrabouillés, victimes du passage de véhicules impitoyables : hordes d’enfants décimant les plants, brouettes que rien n’arrête, telle la diligence du Pony Express, bottes en caoutchouc ou godillots de pachydermes bipèdes….Les victimes sont innombrables. Mais font le bonheur des fourmis.

Quelques araignées, dérangées par la récolte, surgissent parfois entre les feuilles, faisant pousser un cri à l’apprenti cueilleur. Une ou deux coccinelles, ça et là, quelques abeilles et d’autres Insectes Volants Non Identifiés viendront parfois troubler notre méticuleuse collecte.

 

Le panier plein, direction la caisse. On croise des familles avec enfants dans des brouettes, fruits verts hilares brinquebalés sur les cahots des allées. Ayant été plus matinaux, nous quittons les fraisiers sans regret, envahis à présent de hordes bruyantes, gloutonnes et piétinantes…

 

Même si nous sommes principalement venus pour les fraises, pas question de repartir sans aller faire un tour du côté des buissons rose et vert du légume-fruit contemporain de la fraise, la rhubarbe. Comme le panier est déjà plein de fruits, il nous faut prendre les tiges roses et parfumées à pleines brassées, sans les laisser tomber. Serrées tout contre moi, elles m’embaument de leur parfum à la fois suave et acidulé, tendre présage d’effluves de confitures, tout à l’heure, dans la cuisine…

 

 

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 17:15

 

Un lecteur fidèle de mon blog me fait constater un oubli impardonnable dans un de mes précédents articles « Tout est bon dans le citron ! » :        

« Et le limoncello, alors ? »        

J’acquiesce. Et répare derechef cette lacune agrumesque.

 

Limoncello. Au départ, ça sonne un peu comme une rumba d’amour de Tino Rossi ou un personnage de la Commedia dell’arte. Mais non. Ce n’est ni Marinella ni Pulcinella. C’est Limoncello. Di Sorrento, per favore.

 

Ma perché di Sorrento, me demanderez-vous ? Eh bien perché ce sont de préférence les limone di Sorrento (citrons de Sorrente en français) qu’on utilise pour la fabrication du limoncello.  Protégés par une IGP (indication géographique protégée), ces beaux (et parfois gros) citrons jaune paille poussent dans la péninsule de Sorrente, bande de terre avançant dans la mer Tyrrhénienne (pas facile à écrire !) et bordant le sud du golfe de Naples, sur la côte amalfitaine.

 

Imaginez : le soleil, la mer, la silhouette du Vésuve en toile de fond, la baie de Naples et l’île de Capri, le sentier des Dieux et le chant des sirènes et, dans ce panorama sublime, les pergolas sorrentines peuplées de citrons odorants.

 

Faites de branches de châtaigniers et de nattes de paille entrecroisées verticalement et horizontalement, les pergolas sorrentines protègent les citrons des brises marines et des rigueurs hivernales. Au printemps, elles sont retirées et assemblées en forme de cabanes, juchées au sommet des tonnelles.  

 

Non traités et récoltés à la main, les citrons de Sorrente constituent l’ingrédient de base du limoncello, qu’on appelle aussi « l’or de Sorrente ».

 

Rayon de soleil en bouteille, le limoncello est une liqueur d’un jaune vif opaque, élaborée à base d’eau, de sucre et de zestes de citrons macérés dans de l’alcool ou de la grappa.


Parfois servi dans de petits verres de céramique (refroidis), notamment le long de la côte amalfitaine – terre de production de cet « art du feu » –, le limoncello se boit très frais voire glacé (mais sans glaçons), en digestif.

 

D’un goût intense, savant équilibre d’amertume et de légèreté, il peut aussi s'utiliser pour faire un délicieux baba au limoncello, pour napper un cake au citron, parfumer une salade de fruits ou une glace, ou entrer dans la composition de cocktails tels que le mariachi ou le niagara, à siroter tranquillement « allongé sur le sable, le soleil dans les yeux… »

 

Ce n’est pas du Tino Rossi, mais ça ressemble furieusement à une chanson…  

… Dans le limoncello (comme dans le citron, où tout est bon), « il y a le ciel, le soleil et l’amer…»

 

 

 

 


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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 18:21

Dans Cinema Paradiso, chef d’œuvre du 7èmeart de Giuseppe Tornatore, les premières images du film sont un long plan-séquence contemplatif sur une coupe de citrons face à la mer.

La Sicile tout entière (et par extension la méditerranée, aux îles d’or ensoleillées) est contenue dans cette image : la mer calme et brillante, une brise marine qui soulève doucement le rideau de voile d’une fenêtre ouverte ; et, sur le rebord du balcon, une coupe de citrons.

 

D’abord, avant d’être bon, le citron est beau : petit ovoïde replet, d’une belle couleur lumineuse, sa présence seule ensoleille la cuisine.

Sa peau, bien qu’un peu rugueuse, est agréable au toucher. Non traitée, son écorce râpée donnera de jolis zestes, qui peuvent à loisir parfumer de tendres madeleines, une confiture de figues maison, un cake moelleux, un gâteau au yaourt, ou tant d’autres douceurs.

 

Confit entier, le citron répandra sa saveur douceâtre dans des tajines parfumés et épicés, en se mélangeant harmonieusement aux goûts de la coriandre, du gingembre, du curcuma et du cumin.

 

Son jus, dilué dans une grande carafe d’eau peuplée de glaçons, qu’on appelle communément « citronnade », constitue un rafraîchissement suprême en cas de chaleurs accablantes.

Les anglais – point trop coutumiers de ce type de chaleurs – ont, dans l’une de leurs (rares) fulgurances gastronomiques, inventé le « lemon curd », délicieuse crème de citron, à tartiner ou à manger à la petite cuillère...cette préparation ressemble d’ailleurs à s’y méprendre à la garniture de la tarte au citron.

 

Cette dernière – mais non des moindres déclinaisons merveilleuses que permet ce petit agrume – se pare de ses plus beaux atours lorsqu’elle arbore en décoration quelques rondelles de citron, à moins bien sûr que vous ne la préfériez meringuée…

 

Il y a deux jours, c’était la chandeleur. Pour changer du sucre, de la confiture ou du chocolat fondu, deux cuillères à soupe de jus de citron mélangées à une cuillère à soupe de miel constituent une excellente garniture de crêpe !

 

Quand je vous dis que tout est bon dans le citron…

 

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  • Tombée dans deux marmites : celle de la langue française, et celle de confiture de ma grand-mère.
Des diplômes de Lettres et de Bernard Pivot, un insigne de la confrérie des taste-nouilles...Me voici aujourd’hui rédactrice-confiturière !
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