750 grammes
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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 11:24

J’aimerai toujours le temps des cerises… mais il est bien court, le temps des cerises… comme le chantaient (mieux que moi) Yves Montand ou Colette Renard.

Aussi est-il temps de mettre de côté mon intégrisme bigarresque (à noyaux) pour tolérer un autre fruit en clafoutis : l’abricot. De toute façon, la saison touche à sa fin et aucun de ceux que j’ai mangés cette année n’ayant trouvé grâce à mes yeux (hors ceux goûtés début juillet en Cantabrie, d’un jaune très pâle et d’une saveur douce et délicate), pourquoi ne pas les occire en clafoutis ?

Clafoutis aux abricots, certes un pis-aller, mais ce n’est pas une raison pour les maltraiter. Trouvons-leur quelques commensaux dignes de les accompagner dans l’au-delà. Suivons donc le conseil alcoolisé de Pierre Dac (ou de Francis Blanche), « Je préfère le vin d’ici que l’eau de là », et souvenons-nous qu’une petite liqueur est toujours un bon acolyte. L’amaretto belle couleur mordorée, délicat bouquet parfumé – remplacera dignement le kirsch qui parfume habituellement les cerises du clafoutis.

Puis, pour rester dans la saveur douce-amère, l’appareil sera non de farine mais de poudre d’amandes, additionné de deux cuillères à soupe de maïzena, le tout atteignant le poids de 60 g.

Y incorporer trois œufs entiers, 50 g de sucre, une cuillère à café de levure et une pincée de sel.

Ajouter progressivement 12 cl de lait et délayer jusqu’à l’obtention d’une texture proche de la pâte à crêpes (vous vous rappelez, ça fait claf-claf…).

Pour les abricots, eh bien, le premier principe est le même que pour les cerises (comme pour toutes les préparations à base de fruits, sauf pour la confiture de tomates vertes) : choisissez-les mûrs.

Retirez les noyaux (c’est plus facile à faire que pour les prunes ou les cerises !), coupez-les en quartiers pas trop gros et tapissez-en le fond du moule à manqué beurré et fariné (ou maïzené pour les sans-gluten).

Versez l’appareil, auquel vous aurez ajouté un bon bouchon d’amaretto, sur les abricots et faites glisser le moule à manqué dans le four préchauffé à 200 °C.

Le temps de cuisson est peut-être un peu plus long que dans ma précédente recette (50 minutes à une heure), le temps pour le clafoutis de brunir légèrement (beaucoup moins « caramel foncé » que celui aux cerises).

Vous me pardonnerez sans doute cette légère imprécision du temps de cuisson, mais comme disait ma grand-mère : « Quand le gâteau a le bon aspect, c’est que la cuisson est finie ! » (mon aïeule, contemporaine de Colette Renard – on y revient –, elle aussi friande d’abricots et de cerises, une de ses chansons en parle d’ailleurs de façon très… comment dire ?... suggestive ? Je vous laisse trouver vous-même le bon qualificatif…).

Hélas, même punition que pour le clafoutis aux cerises, on ne mange pas tout de suite celui aux abricots. C’est meilleur froid, je le répète ! Prenez votre mal en patience. Versez-vous un verre d’amaretto, allez vous coucher ensuite, faites une sieste, faites un shampoing Ultra doux parce que ça sent bon l’abricot… Que sais-je ?

Revenez quand il est refroidi, mais ne le mangez pas trop rapidement. Un bon clafoutis, c’est si vite fini !

 

Le temps des cerises – Yves Montand (ou un autre interprète, Noir Désir par exemple)

Les nuits d’une demoiselle – Colette Renard

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commentaires

M
Que c'est joliment écrit chère Madeleine et ô combien appétissant... Et puis j'aime le clin d'œil No Glu ;-))
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  • Tombée dans deux marmites : celle de la langue française, et celle de confiture de ma grand-mère.
Des diplômes de Lettres et de Bernard Pivot, un insigne de la confrérie des taste-nouilles...Me voici aujourd’hui rédactrice-confiturière !
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