750 grammes
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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 19:16

J’ai de la brioche…

…une idée préconçue : Une recette ancestrale, un secret de famille, jalousement gardé.

Un souvenir proustien, comme une madeleine, chaude et moelleuse, tendre et tentante.

 

J’ai de la brioche…

…la recette entre les mains. Joliment consignée sur un petit bristol, en caractères ourlés sur un papier jauni, elle s’est transmise sous le tablier, en catimini.

C’est la recette de la grand-tante, dont on a oublié le prénom, Louise ou Léonie. Seule sa légendaire brioche, au beurre demi-sel (150 grammes) a survécu à l’oubli.

 

J’ai de la brioche…

…en formation (à partir d’un certain âge, c’est tout à fait normal). Elle est en formation dans une jatte (C’est plus joli que dans un saladier, et c’est ce qui est écrit sur le petit bristol).

250 grammes de farine, gentiment disposés en fontaine, attendent le mélange eau-sucre-levure préparé à part :

Dans un petit bol ou un verre, délayer 15 grammes de levure de boulanger et 2 cuillérées à soupe de sucre avec une bonne cuillérée à soupe d’eau tiède, et verser le tout dans la jatte.  

Ajouter trois œufs entiers, bien battre à la fourchette pendant cinq à dix minutes.

Résultat : vous voilà tout(e) ramolli(e), comme le beurre qu’il faut maintenant incorporer.

 

 J’ai de la brioche…

…au bout de ma spatule. Elle ne veut pas se décoller, elle résiste, elle insiste. Sa force implacable m’inspire la conviction que boulanger est un métier d’homme. La lutte est acharnée.

Enfin elle se repose. Au fond de la jatte, pour deux ou trois heures.

 

 J’ai de la brioche…

…une autre vision. Je l’ai quittée lovée, au fond de la jatte, comme si elle voulait s’y faire oublier. Mais à présent elle s’est levée, elle a doublé de volume. Elle est si dodue, si replète, que je la laisserais volontiers telle quelle, mais il me faut l’aplatir, la mater à nouveau, pour lui montrer qui est le chef en cuisine !

 

Puis la laisser tranquille un petit moment.

C’est plus fort qu’elle, dès qu’on a le dos tourné, elle se lève.

Il faut encore la briser, la laisser remonter, la briser à nouveau (en tout trois fois), avant de la placer dans le moule.

 

 J’ai de la brioche…

…dans le four. Quelque chose la gonfle. Il faut croire qu’elle n’a pas été matée ! Elle enfle, elle se soulève comme un ballon se remplissant d’air. Elle va cuire doucement à 180°C pendant 30 à 35 minutes. En toute fin de cuisson, augmentez la température, elle revêtira une belle couleur dorée et un aspect brillant des plus appétissants.

 

 J’ai de la brioche…

…dans la bouche à présent. Elle ne colle plus, ne résiste plus, ne se soulève plus. Finie, la lutte acharnée ! Elle est fondante, tendre et moelleuse, fidèle à mon souvenir. Elle peut se savourer nature, ou avec une gelée de mûres…

 

J’ai de la brioche. Mais puisque c’est l’hiver, je porte un gros pull et un gros manteau.

J’ai de la brioche, mais ça ne se voit pas !

 

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  • Madeleine
  • Tombée dans deux marmites : celle de la langue française, et celle de confiture de ma grand-mère.
Des diplômes de Lettres et de Bernard Pivot, un insigne de la confrérie des taste-nouilles...Me voici aujourd’hui rédactrice-confiturière !
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